STUDIOLO – UNE ANTHROPOLOGIE DE LA COULEUR

Artistes :
Tamaris Borrelly, Martin Bourdanove, Jean-François Demeure, Christian Giordano, Josselin Vidalenc.

Studiolo – une anthropologie de la couleur

Les sociétés usent des couleurs pour donner du sens aux rites, aux usages, aux traditions ou aux productions, et, l’imaginaire des artistes puise dans ces palettes. À travers une sélection d’œuvres, le lien des humains aux couleurs s’articule dans la diversité et la pluralité.

Les pigments colorés dont la foule s’asperge célèbrent la Holi, un rite indien qui fête l’arrivée du Printemps. «Pulse» le film de Stephen Dean propose une plongée dans cette transe où s’opère aussi un renversement de l’ordre établi.

Kyeong-mee Chung s’est inspirée d’une tradition coréenne ancienne issue du Bojagi -une pièce de textile servant à envelopper des objets – à partir de chutes de tissus. Son œuvre composée de soie coréenne et de laine fait aussi écho à la mythologie grecque et rend hommage à «Achille», héros légendaire de la guerre de Troie qui choisit «une vie courte et glorieuse».

La forme du nuancier inspire des séries chromatiques contrastées vectrices d’usages culturels ou de récits individuels : la collecte de peintures blanches couvrant les cimaises des institutions culturelles et muséales sert de trame à une installation protocolaire de Christian Giordano commencée en 2008 «Blancs de musées». Les compositions picturales polychromes de Florence Cosnefroy font la démonstration que la perception des couleurs par les humains est autant intérieure que rétinienne «Portrait de groupe de soixante-dix artistes et amis de l’art». Filmé sur le vif par Jean-François Demeure à Jingdezhen, ville d’origine de la porcelaine impériale chinoise, un carrousel multicolore renvoie aux jeux et aux joies de l’enfance.

Matériaux et lumière apportent leur résonance aux couleurs. La laine cardée d’apparence naturelle ou teintée selon des procédés de bains végétaux forme un cercle chromatique évoquant celui du chimiste Marie-Eugène Chevreul (XIXème siècle). L’usage de la laine remonte aux fondements de la civilisation Mésopotamienne (IIème millénaire avant notre ère). Pour Josselin Vidalenc et Clara Salomon cette matière permet aussi de réinterroger le lien entre nature et culture, les touffes de laine d’apparence naturelle étant issues de sélections d’espèces à des fins de productivité.

Les vitraux d’Antoine Le Bihan (maître verrier) nous invitent à percevoir le jeu subtil de la lumière et du verre coloré, et, à appréhender l’histoire depuis l’Égypte et la Rome Antique, puis l’époque médiévale durant laquelle l’art du vitrail connaît son apogée. La lumière est aussi le matériau de Zoe Chauvet qui a recours à la camera obscura pour faire naître des images de grottes et d’espaces souterrains ayant inspiré des peintures pariétales à l’ocre et au charbon de bois.

Enfin l’artiste peintre Tamaris Borrelly propose un tableau organique, une composition végétale et florale aux teintes de saison.

Un choix dans la bibliothèque de Florence Cosnefroy et un bureau modulable de Martin Bourdanove dont les formes et les couleurs peuvent être déclinées dans les 120 nuances monochromes de la gamme Formica Colors, apportent une note domestique à l’ensemble.

Crédit photos : Pierre ANTOINE

 

Organisé dans le cadre de :
Noël pour tous 2024.

Où ?
24 Rue Moret 75010 PARIS

Quand ?
29,30 novembre, 1er décembre, 6,7 et 8 décembre 2025

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